par Loïc Chahine · publié vendredi 8 janvier 2016
Parmi les quelque 340 concerts qui constitueront la Folle Journée de Nantes cette année, que choisir ? Le Babillard vous propose un choix — forcément subjectif — de quelques moments qui devraient être forts, en mettant particulièrement l’accent sur ce qui pourrait faire écho à l’essentiel des disques et des concerts qui prennent place en ses pages : le domaine dit « classique », et en particulier la musique ancienne que nous connaissons particulièrement bien. Autrement dit, ce choix répond à l’argument suivant : si vous allez à l’un de ces concerts, je suis à peu près sûr que vous ne serez pas déçus. Est indiqué, après les informations sur le concert, son numéro, qui permet de le réserver plus facilement.
L’ensemble qui s’est déjà illustré par deux jolis disques aux éditions Ambronay, proposera un programme centré sur le bestiaire, avec quelques classiques (le concerto pour flûte Il Gardellino de Vivaldi, la Sonata representativa de Biber), d’autres qui devraient être des classiques (le concerto pour violon Les grenouilles de Telemann), et — délicieuse surprise — un concerto anonyme intitulé Clamore Gallinarum. Ce programme sera donné plusieurs fois, et dès mercredi, 15h30, salle Jacques Boyceau (014), jeudi, 14h15, même salle (052), vendredi, même heure, même salle (118), et samedi, 16h00, salle Gilles Clément (225).
Parmi les œuvres rarement données, il faudra se précipiter pour écouter Les Quatre Saisons de Marc-Antoine Charpentier, œuvre vocale en latin sur des textes du Cantique des cantiques que donneront les Paladins sous la direction de Jérôme Corréas. Vendredi, salle Jacques Boysseau, 20h30 (122) ; samedi, même salle, 12h30 (205) et 17h15 (208) ; dimanche, même salle, 19h (295).
Il est de nombreuses fois venu à la Folle Journée, et nous retrouverons avec plaisir le grand claveciniste Pierre Hantaï qui, une fois de plus, se produira tard dans la soirée : un concert, vendredi à 22h15 (132), un autre samedi à 22h (220). Il y règne toujours une atmosphère particulière. Ceux qui se couchent plus tôt pourront l’écouter dimanche à 19h (303).
Autre claveciniste, autre répertoire ? Bertrand Cuiller jouera de la musique anglaise (Byrd, Philips, Munday) vendredi à 17h15, salle Erik Borja (147), mais aussi du Couperin, samedi, 19h, même salle (236) et dimanche, 14h15, même salle (315). On se demande toutefois pourquoi un artiste de si grand talent est programmé dans la plus petite salle du festival ! Nul doute que les billets s’arracheront pour l’entendre.
Ce qui est sans doute aujourd’hui l’un des meilleurs ensembles français avait consacré, il y a quelques années, un disque à Élisabeth Jacquet de la Guerre, musicienne et compositrice de la fin du règne de Louis XIV. Voici La Rêveuse dans un programme avec une sonate et une cantate (Le Sommeil d’Ulysse) de la « demoiselle de la Guerre ». On aura plaisir à y retrouver, outre les directeurs de l’ensemble, Florence Bolton et Benjamin Perrot, Maïlys de Villoutreys (soprano), et au violon Stéphanie Paulet. Pour avoir cité tout le monde, n’oublions pas Brice Sailly au clavecin. Samedi, 10h30, salon de musique du Lieu Unique (247) ; dimanche, 10h45, salle Gilles Clément (306).
C’est un des habitués du festival, et l’ensemble dirigé par Philippe Pierlot proposera plusieurs programmes. On goûtera sans doute particulièrement, pour répondre à la tempête du Sommeil d’Ulysse de Jacquet de la Guerre, celle de Léandre et Héro du sieur Clérambault, dans un programme consacré au vent. Vendredi, 12h30, salle Jacques Boyceau (117) ; dimanche, 20h30, salle René-Louis de Girardin (304).
Le pianoforte est relativement rare au concert, mais cette année, la Folle Journée se souvient que l’interprétation historiquement informée ne s’arrête pas à la porte du xixe siècle. Nous retrouverons les talents d’accompagnatrice de Maude Gratton, que nous avions déjà écoutée il y a quelques années dans ce rôle, cette fois aux côtés de Camille Poul, dans un programme de lieder de Monsieur et Madame Schumann et de Brahms — trois personnes qui se connaissaient et se côtoyaient. Samedi, 10h45, salle Gilles Clément (222) ; dimanche, 12h15, même salle (307).
Il n’y a pas que le baroque, dans la vie (musicale) ! On ne manquera pas la venue du quatuor Béla. Son disque consacré aux deux quatuors de Ligeti est une merveille d’engagement, et ils joueront lors de cette Folle Journée le quatuor no 5 de Volans et Landscape de Takemitsu (samedi, 16h00, Salon de Musique au Lieu Unique, 250), et Ainsi la nuit de Dutilleux, avec encore Landscape de Takemitsu (dimanche, 16h00, même endroit, 329). Autre quatuor d’exception : les Danel joueront deux quatuors de Chostakovitch, le 4e et le 5e, samedi, salle Gilles Clément à 14h00 (224).
INFORMATIONS
La Folle Journée de Nantes, sur le thème de la Nature, aura lieu de 3 au 7 février 2016. Réservation à la Cité, et sur le site internet, samedi 9 janvier à partir de 9h.
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