par Laurianne Corneille · publié vendredi 14 decembre 2018 · ¶¶¶¶
Tea for two fait partie des nombreux projets menés à bien par cette compagnie créée en 2012 par Mathieu Franot, clarinettiste, et Benjamin El Arbi, bassoniste.
Ayant reconstitué l’orchestre de l’Opéra-Comique disparu dans les années soixante, les Frivolités parisiennes se donnent pour mission passionnée de faire redécouvrir le répertoire de l’opéra-comique, de l’opéra-bouffe et de l’opérette, et convainquent depuis maintenant six ans dans toutes leurs productions grâce à un travail soigné de recherche, de redécouverte, de restitution de ce patrimoine français typiquement parisien : un bouillonnement de musique, théâtre, danse et comédie.
S’inscrivant dans cette dynamique de croisée des genres, le disque Tea for two pétille comme le champagne, tout en finesse et en légèreté. Ici, le « Frivol’Ensemble » (14 solistes de la compagnie), accompagne avec complicité, raffinement et piquant deux voix idéales et à la belle diction dans ce répertoire théâtral : l’ardente soprano Clémentine Decouture au timbre scintillant et l’élégant baryton Philippe Brocard.
Le propos artistique mis en œuvre par Christophe Mirambeau, un des deux conseillers artistiques de la compagnie, en est le suivant : l’échange culturel de deux villes, Paris et Londres, qui se répondent au sur un période allant de la Belle Époque aux Années Folles. Parmi les voyages artistiques emmenant de l’une à l’autre, citons notamment André Messager qui dirigea Covent Garden de 1901 à 1907 et qu’on entend ici dans des extraits de Mirette et de Monsieur Beaucaire.
C’est cette histoire d’amour qui est contée à travers un programme qui revendique son éclectisme et nous enchante par ses multiples facettes : l’allure folle de « Tea for two », le charme Belle Epoque dans « My lady’s bower », la gravité étrange et suave de « Pourquoi malgré neige et froidure », la féérie de la rêverie de Cendrillon, la frivolité toute parisienne de Messalinette, et le bijou « Je chante la nuit » de Maurice Yvain… Saluons au passage sept premières mondiales au disque.
On est conquis par la grâce, l’audace et la joie qui émanent de ces pages et de leur interprétation. On redécouvre ce répertoire avec bonheur par ce disque qui s’adresse autant aux connaisseurs du genre qu’au public néophyte.
INFORMATIONS
1 CD, 57’23, Naxos, 2018.
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